Quand nous sommes rentrés du Pangong tso, plus d'électricité, d'Internet ni de téléphone. Dans la soirée le temps s'est mis à l'orage, qui a véritablement éclaté dans la nuit. Un festival inouï d'éclairs zébrant le ciel sans toucher le sol, accompagnés de roulements de tonnerre continus. J'ai compté jusqu'à 2 éclairs par seconde au plus fort de l'orage, qui a duré une bonne partie de la nuit. En même temps des trombes d'eau s'abattaient sur la montagne, provoquant des glissements de terrain et des coulées de boue. Au petit matin, c'était le cataclysme: Des centaines de morts et de disparus, des milliers de blessés, une partie de la ville de Leh détruite. Les deux routes d'accès à Leh, en provenance de Srinagar et de Manali étaient coupés en de multiples endroits, parfois sur une cinquantaine de kilomètres. L'aéroport était sous la boue, Leh était donc complètement coupée du monde et nous avec. Mais nous étions saufs.
En ville, tout est resté fermé, les secours nécessitant tous les bras. La ville a organisé des distributions de nourriture et d'eau aux survivants qui avaient tout perdu, l'hôpital était submergé par les blessés (plus de 3000), les processions dans les temples incessantes. Le chiffre de 500 morts circule, dont des touristes partis trekker dans la vallée de la Markha.
Nous parcourons la ville, incrédules devant le spectacle de désolation et la détresse contenue des ladakhis. Notre chauffeur est miraculé, mais un autre à été tué ainsi que toute sa famille. Non loin de notre hotel, des dzaines de personnes ont été tuées dans la destruction d'une partie de la vieille ville.
Imposible de savoir quand les vols reprendront. Je me prépare à bouleverser complètement notre calendrier. Nous avons eu de la chance. Si nous nous étions trouvés au Pangong tso, nous aurions été bloqués au moins une semaine. En attendant nous tentons désespérément de joindre la famille, mais c'est excessivement difficile et tout le monde veut en faire autant. Nous finissons par y parvenir après de très nombreuses tentatives infructueuses. Ainsi pas de panique devant un journal ou une info du net.
Le lendemain matin, debout à 3 heures et demi pour essayer de prendre notre avion à 8 heures. A notre arrivée à l'aéroport, des centaines de personnes sont déjà massées, en quête d'information. Le chaos est total, rien n'étant organisé.
Au bout de 3 heures de bousculade, nous finissons par embarquer. Sauvés ! D'autres n'ont pas eu cette chance, et sont restés en plan. Nous avons laissé en plan les 2 tenues que Sylvie s'était fait confectionner, et qui n'ont pu être livrées avant notre départ. Mais nous allons réussir à rejoindre à temps Nathalie, qui est seule à Goa...
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Salut à tous les trois
RépondreSupprimerJe me connecte à votre blog seulement aujourd'hui, de retour de mes petites vacances en Corse. J'ai regardé dans l'ordre chronologique, donc je n'ai eu la grosse frayeur qu'à l'instant. Un coup de téléphone à Martine a achevé de me rassurer pour vous deux.
J'ai du mal à vraiment me représenter les émotions que peut provoquer le fait d'assister à une telle catatastrophe, mais j'espère que vous vous remettez du choc et que le fait d'avoir retrouvé Nathalie va vous redonnez l'envie de profiter de tout le reste de votre programme.
Le blog est super et c'est vraiment fantastique de voir se dérouler votre voyage, presqu'avec vous.
Martine m'a donné la permission d'envoyer le lien à Cathy et Vincent, à qui j'ai parlé de votre voyage, donc ne vous étonnez pas s'ils vous envoient eux aussi un commentaire.
Take care.
Elisabeth
c'est quoi la suite ?
RépondreSupprimerTremblement de terre ? Tsunami ?
io